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Journal d'un voyageur du monde
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17 novembre 2002

Bilan

Je me sentais un peu mieux, aussi j'entrepris d'aller faire quelques courses dans Pushkar. Mais je sentis rapidement que je n'étais pas au mieux de ma forme. J'avais les jambes flageolantes, des suées rapides et je devais marcher lentement et à l'ombre car le moindre effort m'était pénible. Aussi, je rentrai donc me reposer à la guesthouse.

Je tirais de mon séjour à Pushkar, un bilan plus que mitigé. J'y étais resté au final 11 jours et demi, venu ici dans l'espoir d'assister à un évènement exceptionnel au monde. J'avais d'ailleurs planifié, programmé et organisé mon voyage autour de cet évènement et je me rendais compte que je m'étais lourdement trompé. J'étais arrivé tôt pour trouver de la place dans un hôtel et en attendant la foire, je m'étais pas mal ennuyé. Quant à cette foire, elle était loin, très loin des commentaires élogieux que j'avais pu lire ou entendre. Ce n'était qu'une énorme foire agricole où les chameaux avaient remplaçé les boeufs, associée à une grande braderie à laquelle on avait rajouté des spectacles dignes des meilleures kermesses de nos villages sans oublier, bien sûr, des jeux que n'auraient pas renié les centres aérés de nos campagnes. Et pour couronner le tout, cette affaire, pour moi, s'était terminée en eau de boudin (si j'osais dire). Non, vraiment, j'avais eu tout faux en venant ici. Et ce bilan bien négatif que je dressais, n'était pas seulement issu d'un cerveau convalescent et blasé mais était établi aussi par beaucoup d'autres résidents qui exprimaient le même jugement. En un mot comme en cent, j'étais content de quitter et Puskhar et le Rajasthan le lendemain. Car il ne fallait pas oublier que dans cet état le plus touristique de l'Inde, j'avais très mal supporté les multiples sollicitations et tentatives d'arnaques venant de la part des commerçants, agences de voyage, organisateurs de safaris, restaurateurs, rabatteurs, "wallah-rickshaws, brahmanes et que savais-je encore... Enfin, et pour finir sur ce chapitre, la cerise sur le gâteau avait été cette ambiance de guerre larvée à Jaisalmer avec cette armée indienne omniprésente et cette autre ambiance dans cette ville de Pushkar transformée en camp retranché où les contrôles d'une police armée jusqu'aux dents, étaient présents en tout lieu.

Heureusement, la guesthouse avait été un havre de paix avec sa petite cour ombragée, fraîche et agréable.
Elle était d'ailleurs, et depuis 2 ou 3 jours, devenue une véritable ruche. Pleine à craquer, il y avait même des gens qui dormaient sur le toit de la terrasse. Il fallait s'y prendre longtemps à l'avance pour pouvoir manger quelquechose et la mère de famille passait son temps dans la cuisine. Celle-ci était sympa et avait le sens de l'humour et je l'aimais bien. Son mari, bien que plus discret, était sympa aussi. J'accrochais plus ou moins bien avec la nouvelle génération des trois fils, très portée sur le fric. En fait, j'avais l'impression que cette petite famille était un peu dépassée par les évènements et gérait leur pension à la va comme je te pousse, sans toutefois perdre de vue les roupies qui se profilaient à l'horizon. Je croisai une dernière fois Christophe que j'appréciais mais qui ne me le rendait pas trop. Il était courtois, poli mais au final pas très chaleureux et il ne prit même pas la peine de me saluer. Je remarquais aussi que la jeunesse voyageuse n'avait pas trop l'air de savoir s'amuser. Du moins sur ce que j'avais pu observer durant ces 10 jours à la guesthouse, je constatais que les discussions étaient la plupart du temps sérieuses et que les plaisanteries et éclats de rire n'étaient pas si nombreux. Peut-être était-ce dû au fait qu'il n'y avait pas d'alcool qui circulait, Pushkar étant une ville sacrée où l'alcool était prohibé. La soirée fut animée et (pour me faire mentir), un grand nombre de résidents décidèrent de faire un feu, de sortir des instruments et de concocter une petite soirée sympa. Pour ma part, je me couchai tôt et avec un petit pincement au coeur, je dis au revoir à Yahil et à ses amis. Elle semblait sincèrement émue par mon départ car il était vrai que le courant était bien passé entre nous.

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