Pas veinard !
Il était dit que la grisaille qui me poursuivait depuis mon arrivée en Chine resterait collée à mes basques. Excepté une journée de vrai beau temps à Kunming, deux à Hong-Kong et une à Pékin, j’avais toujours voyagé sous un ciel voilé bas et gris, soit pluvieux, soit chargé de pollution, soit les deux. Pourtant, l’arrivée à Urümqi avait été de toute beauté avec son environnement de chaînes de montagnes majestueuses aux cimes enneigées le tout sous un ciel immaculé. Mais, re-belote, j’arrivai à Kashgar dans une véritable purée de poix où la visibilité était à peine supérieure à 500 mètres. On ne voyait ni soleil, ni ciel et l’atmosphère était presque irrespirable. Mais il ne s’agissait pas ici de pluie, de brouillard ni de pollution, mais simplement du vent du désert du Taklamakan tout proche qui, en cette saison, obscurcissait toute la région transportant avec lui une poussière qui tapissait les rues, les voitures, les hommes et les bêtes. Installé dans mon hôtel, je n’avais qu’une envie : ne pas en sortir. Ce que je fis.