Santiago de Cuba et la détresse morale...

Je déambulai dans un Santiago moins beau que prévu. J'eus, à midi, des difficultés à trouver un resto à prix correct (pour mon petit budget). Je siestai puis j'entreprenai une nouvelle déambulation qui m'amena devant un lieu à musique "La Casa de Trova", une Mecque du "Son Cubain". J'assistai à un concert sympa de musique cubaine jouée par un groupe très connu dont le nom apparaissait d'ailleurs dans le GDR. C'était dire ! Je fus abordé par 2 jeunes cubains plutôt sympathiques dont l'un d'entre eux jouait des congas dans un groupe très connu également. En forme, je leur payai rapidement et sans sourciller, une bière. Funeste erreur ! Ils n'allèrent pas me lâcher ayant repéré en moi, un bel oiseau à plumer. J'arrivai malgré tout à m'en défaire juste avant d'être "embringué" dans une soirée dont aucun de nous trois ne connaissait bien l'issue. Je sentai mal l'affaire malgré une certaine mauvaise conscience. Mais bon, je préférai me fier à mon instinct qui ne m'avait jamais déçu jusque là.
Les Cubains manquaient de tout et étaient prêts à toutes les compromissions. Que dire des filles qui pouvaient coucher en claquant le petit doigt juste pour une bière ! Mais il se disait qu'en ce pays, les moeurs étaient ainsi... On couchait pour "El Amor" (certes pas désintéressé) et si "alguien le gusta"... Mais on couchait aussi pour des dollars et ces femmes là étaient nommées des "jineteras", autrement dit, des filles de petite vertu pour ne pas dire plus. Il y avait dans ces comportements une certaine naïveté et aussi une certaine roublardise évidente et calculée mais surtout, surtout, une immense détresse morale...