Mon "Voulé"

Je déménageai donc dans le sud de l'île, à Bouéni. Taxi-brousse plus stop m'amenèrent assez rapidement à mon nouveau campement. Je louai derechef, un scoot à Pascal (de La Rochelle) et Nini (malgache), qui tomba en panne à la station-service du coin. J'avais fait 5 kms à tout casser ! Coup de chance (ter), Pascal qui passait par là inopinément, me sortit de là en me ramenant au "banga", moi et le scoot dans le coffre d'une 4L.

Je pousuivis donc pour aujourd'hui en stop en direction de la plage N'Gouja réputée pour ses tortues géantes pas farouches pour deux sous. Pour ma part, je n'en vis pas même un bec ni même le reflet d'une écaille. La plage était pas laide mais sans plus. Je retournai au banga où j'attendis Jacqueré, le jeune motocycliste qui m'avait invité la veille à un pique-nique ("voulé", en mahorais) sur son terrain. Il m'amena donc chez lui où il me présenta ses autres invités : Kady, son frère, Sacha, son pote métis brésilio-allemand-mahorais (!) et J-M, un pêcheur clodo breton fraîchement paumé à Mayotte. C'était mon premier "voulé" (of course) que je trouvais complètement surréaliste. Il y avait là 4 poulets (volés) et donc tués pour l'occasion (1 poulet par personne, quand même !), un gros poisson, des bananes-plantains et des noix de coco que mon jeune ami était allé décrocher tout en haut de l'arbre. Les viandes et le poisson étaient embrochés sur des bouts de bois taillés à la machette et plantés dans le sol près du feu d'un énorme tas de bois. Je trouvais pour ma part que les conditions d'hygiène étaient plus que limites sur ce terrain vague abandonné. Je fis néanmoins honneur à mon hôte et je me goinfrai car c'était, en fait, bien bon. Soudainement, la pluie se mit à tomber et le pique-nique local commença à virer vinaigre dans la gadouille d'où un repli stratégique vers la case de Kady. Je profitai de l'occasion pour prendre congé, ramené par Jacqueré. Ils m'avaient dit qu'ils comptaient rester dans cet endroit jusqu'aux environs de 23H30, passant leur temps à manger et à boire (et il n'était que 15 H !). Beuh !