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Journal d'un voyageur du monde
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15 mars 2003

Journée bizarre...

... qui se termina mieux qu'elle n'avait commencé. Elle avait d'ailleurs débuté sur les chapeaux de roue sous l'impulsion d'un Schumacher local qui, au volant de son mini-bus Mercedes Turbo D, m'amena de Chau Doc à Vinh Long en zigzagant au milieu des vélos et des cyclomoteurs. Je serrai des fesses mais j'arrivai sans encombre, soulagé. La ville de Vinh Long au bord d'un bras du Mékong était quelconque. Le GDR signalait que le véritable intérêt de l'endroit était la balade en bateau à destination d'une île située en face de la ville et quadrillée de toutes parts par des canaux et des arroyos. Malheureusement, cela coûtait une fortune comme tout ce qui était digne d'intérêt dans ce pays, les communistes ayant le sens des affaires. Je pensais pouvoir néanmoins y aller avec un bac mais de l'autre côté, c'était un labyrinthe et j'eus peur de m'y perdre. De plus, l'île était vaste à parcourir à pied et sous le cagnard, assez difficile en fait de s'y mouvoir. Pas de location de bicyclettes non plus dans ce bled, je regrettais presque d'être venu. Aussi je retournai à l'hôtel pour y ressortir vers 16H30 et je pensais tuer le temps en traînant dans les rues quand, en bordure du Mékong, 3 hommes s'apprétèrent à larguer les amarres sur un frêle esquif. L'un d'eux me proposa d'aller avec eux de l'autre côté du fleuve chez lui. Je demandai le prix, il répondit : "gratuit". Je sautai dans l'embarcation tout heureux de me retrouver sur l'eau. Ils m'amenèrent chez eux sur une maison flottante arrimée à des pontons où ils élevaient une espèce de poissons-chats destinés à l'exportation. Il était fier de me faire visiter sa ferme aquacole et il était honoré de ma visite. Pour ma part, je fus tout heureux de cette rencontre inattendue qui me vit au sein d'une famille vietnamienne. Il me fit visiter la maison, de vastes pièces quasi-vides où trônaient que des lits. A part eux, il n'y avait pas de meuble si ce n'étaient une table et des tabourets en plastique sous la terrasse. Tout cela sur l'eau que l'on devinait à travers le plancher latté. Il m'offrit à boire (ce que je redoutais) un thé froid avec plein de glaçons dedans. Je déclinai poliment et lui demandai un thé chaud qui me fut servi. Tous les enfants étaient autour de moi, j'étais l'attraction locale. La visite dura à peu près une demi-heure, nous échangeâmes e-mail et adresses et l'on me ramena vers la civilisition, avec en prime, un coucher de soleil au moment de la traversée. Ce fut un moment court mais très agréable.
Je finis l'après-midi sur une terrasse d'où je vis les maisons flottantes que je venais de laisser. Ensuite j'allai dîner dans un resto routardisé où, tout seul dans une salle lugubre, je redoutais le pire. Toutefois, je fis la rencontre de la patronne, jolie vietnamienne de 44 ans avec 2 enfants et sans mari (?) qui entreprit de me faire la causette en s'invitant à ma table. Visiblement, je lui plaisais bien mais malheureusement (pour qui ?), elle ne pipait pas un mot d'anglais ni de français et dans ces conditions, la conversation devint vite limitée. Aussi et pour éviter une gêne mutuelle trop encombrante, je pris congé sans avoir au préalable dégusté de drôles de fruits qu'elle m'avait offerts et qui ressemblaient à de fines patates douces qui n'en avaient ni le goût ni la couleur. Cette femme riche et seule, visiblement, se languissait et je lui aurais bien tenu compagnie plus longtemps. Mais bon, déjà qu'en temps normal, je ne suis pas un pro de la conversation, là, ça devenait trop compliqué. Aussi, je rentrai pour méditer sur ces rencontres inattendues et successives bien rafraîchissantes si l'on put s'exprimer ainsi dans ce pays. En tout cas, une chose était sûre : les locaux étaient d'une gentillesse étonnante et bien que réservés, c'était une avalanche de sourires, de hellos et de rires qui vous submergeaient dès lors que vous aviez vous-même esquissé un sourire à leur intention. Vraiment des gens très sympas qui me semblaient aussi, beaucoup moins "frustres" que les indiens (en particulier, les femmes).

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