Feeling à Rodrigues

Très tôt, je me retrouvai dans les rues de Port-Mathurin à la recherche d'un logement à bon prix. Je trouvai rapidement un studio de 20 m2 avec salle de bain, lit, canapé, table, chaises, frigo et de quoi se faire un petit-déjeuner pour 200RS (5.85 €) par jour. Génial ! Dans la foulée, je louai au patron un vieux scoot 125 cm3 pour 400RS (11.70€) la journée. Du coup, je me retrouvai avec un studio et un scoot pour un coût à peine supérieur au prix d'une nuitée dans une guesthouse "bon marché" comme celle où j'avais dormi la nuit passée. Je me baladai le matin, dans les rues de Port-Mathurin, le principal bourg de l'île qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais pu voir depuis mon départ. L'animation était sympathique et la population était extrêmement cordiale et polie.

Je déjeunai au resto du Quai (très bon) après avoir fait un petit tour à l'Anse aux Anglais (qui servit de décor au roman de J-M.G Le Clézio, "Voyage à Rodrigues). J'allai, l'après-midi, dans l'est de l'île, à Port-Coton, à travers un paysage aride et rude à l'opposé des paysages des îles tropicales d'où je venais. L'herbe était rase et sèche. Des moutons et des chèvres paissaient un peu partout au milieu d'un habitat épars et plutôt triste. Il se dégageait l'étrange impression d'un "nulle part" perdu en plein milieu de l'Océan Indien et qui pouvait vaguement faire penser à l'Afrique du Nord. Je ressentais des sentiments étranges mais pas désagréables en ce lieu. Je revins vers 18H pour trouver un Port-Mathurin complètement déserté, sans âme qui vive, magasins et bistrots fermés. L'étrangeté continuait. Pour me remonter un peu le moral, je retournai au resto du Quai pour déguster une salade d'ourites (spécialité locale) et un poisson à la créole délicieux. C'était vraiment une bonne adresse avec un service impeccable et chaleureux.