Tonton Antoine

Mon oncle Antoine était gendarme du temps des colonies à Diego-Suarez. De ses voyages à travers le monde en Guyane et à Madagascar, il me racontait, quand j'étais tout môme, ses souvenirs de cette coloniale. Pour moi, le seul nom de Diego-Suarez résonnait dans ma cervelle de gamin de façon magique et évoquait chez moi un lointain ailleurs étrange et fascinant. Il y a des noms comme çà qui vous marquent et que l'on se plaît à répéter : Diego-Suarez, Nicobar, Valparaiso, Tombouctou, Malabar...

Aussi, j'errai aujourd'hui dans les rues de Diego à la recherche du temps perdu dans les pas de mon tonton Antoine. Il se dégage de cette ville une étrange atmosphère faite d'un spleen mélancolique (pléonasme ?). Les vestiges de l'occupation française encore présents s'érigent toujours dans une décrépitude touchante. Une ville fantômatique où planent encore les âmes des protagonistes de l'époque. Avec un minimum d'imagination, je pus facilement deviner ce que pouvait être la vie de Diego en ce temps là. Une vie qui perdure encore à certains égards car Diego est un port, qui plus est, situé au coeur de l'Océan Indien, au carrefour de l'Afrique, des Indes et de l'Asie. Et comme tous les ports qu'ils soient d'Amsterdam, d'Hambourg ou d'ailleurs, la vie nocturne y est chaude, très chaude. Ici, pour une poignée d'euros, vous pouvez vous offrir sans peine des filles de toute beauté et de toutes les couleurs, du noir d'ébène le plus profond au miel doré et satiné et, une fois encore, j'imaginais bien le bon temps qu'avait dû prendre ici mon tonton Antoine...

Comments

[neuveubis]

et moi j'imagine le neuveu dans ces ruelles de diego à la recherche du temps de la la colo .....
A tana tu pourras imaginer ce que faisait un neuveu à tonton en 1962 .