Hyponcondrie

Jubin, qui s'était, la veille, arsouillé au jus de canne fermenté (rince-boyaux local), eut du mal au démarrage d'autant qu'il avait dormi sur une natte à même le plancher. Quant à moi, j'avais dormi sur une vieille paillasse et il fallait bien reconnaître que l'endroit était lugubre, une auberge occupée essentiellement par des villageois de passage sur le sentier. La journée, quant à elle, fut tout aussi galère que la veille. Mes pompes passèrent à la flotte, mes sandales itou, je m'enfonçais épines et cailloux dans les pieds, m'esquintait un orteil et, seule, l'idée que demain tout cela se terminait, me rassénéra quelque peu. Les paysages étaient sympas quoique un poil monotone et la traversée pendant 1 heure et demie du Parc National de Masoala, à part sa belle forêt primaire, ne me laissa aucune bestiole à poils ou à plumes à portée de mirettes. Once again, pas de bol ! Il me restait une demi-journée de rando avant ma destination finale et si je m'en sortais sans malaria, dysenterie, bilharziose ou dengue, je pourrais m'estimer heureux...