Coincé ! Post-sriptum : deuil...

J'avais prévu de quitter mon farniente d'Anakao pour revenir à la civilisation aujourd'hui mais je dus revoir mes plans. Pour rallier la ville de Tuléar, il y avait 2 options : la première, par la mer en 2 heures, la deuxième par la piste en... 8 heures ! Of course, j'optais pour le bateau mais, ici, il y avait une composante imprévisible qu'il ne fallait pas négliger : le vent. Farouche et capricieux, le vent, dans le coin, pouvait être parfois tempêtueux. C'était le cas aujourd'hui et je renonçais à m'embarquer pour une traversée incertaine. La journée fut donc des plus ventées et les meubles de ma cabane perchée en haut des dunes furent vite ensevelis par une épaisse couche de sable fin qui s'infiltrait de partout. Cette journée aurait donc pu être longue et ennuyeuse sans la rencontre au déjeuner d'un duo de "vazettes" (Dominique et Sophie), sympathiques comme tout, qui me régalèrent de leurs anecdotes de voyage à Mada et ailleurs à... vélo !!! (l'une d'entre elles avait même traversé l'Australie à vélo du nord au sud !). C'était aussi cela la magie du voyage. Alors qu'on se retrouve coincé dans un petit "nulle part", une anodine rencontre vous embellit la journée...

P.S : Je pensais avoir terminé là mon journal du jour mais les circonstances m'obligent à le poursuivre. Quand j'arrivai à mon resto sur la plage pour siffler ma THB et enchaîner sur mon dîner, je fus surpris d'y trouver un immense attroupement. Après quelques minutes de questionnement, je fus vite mis au courant. Un groupe de 16 touristes d'un hôtel voisin avait entrepris l'excursion avec 4  pirogues à voile sur l'île de Nosy Ve comme je l'avais fait 2 jours auparavant. Malheureusement, elle allait tourner au drame. Le vent avait encore forci à la mi-journée et au retour, vers 14 h, les 4 pirogues avaient dérivé et ne pouvaient revenir à Anakao. Une grosse pirogue à moteur fut donc envoyée à leur secours. Arrivée sur les lieux, l'opération de transbordement débuta et les 16 touristes entreprirent de passer de leurs pirogues à voile à la grosse pirogue à moteur. Tous avaient leur gilet de sauvetage sauf une française de 67 ans. Quand ils grimpèrent tous dans la pirogue, une mauvaise vague la fit chavirer et elle se retourna. Tous restèrent agrippés à la coque renversée sauf une. La touriste sans gilet n'a pas été retrouvée. Elle était venue en vacances ici avec son fils, effondré sur la plage d'Anakao. Jour de pleine lune à Anakao, jour triste à Anakao. Quelle sale soirée !
Avec le recul, j'avais eu du nez de refuser de prendre la mer ce matin... Et il se trouvait que la pirogue qui avait chaviré était celle que je devais prendre le lendemain. Autant vous dire que demain sera un autre jour. Wait and see (the sea) !