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Journal d'un voyageur du monde
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5 octobre 2002

Sommeil et décibels

rishikech2Je retournai, ce matin, sur la plage près du Gange. Je m'assis non loin de 4 indiens. A peine étais-je installé qu'ils se levèrent et vinrent près de moi. Ils étaient curieux et voulaient communiquer mais ils ne parlaient pas un seul mot d'anglais. Néanmoins, je compris qu'ils souhaitaient être pris en photo, ce que je fis. Deux d'entre eux étaient âgés et je compris qu'ils avaient 80 ans. L'un de ces 2 anciens, avait fait la 2nd guerre mondiale en Europe en 1941, probablement dans un bataillon de l'Empire britannique. Les 2 autres avaient 50 ans et ils étaient tous les quatre, célibataires. C'était fou ce que l'on pouvait apprendre rien que par gestes et en dessinant sur le sable. Mais rapidement ils se turent, comprenant que la discussion était trop compliquée et de façon étonnante, se mirent à... dormir, tous allongés près de moi. Heureux hindous dont j'admirais la nonchalance. J'étais là, assis en tailleur sur le sable et eux, roupillaient tranquillement autour de moi. Ils me donnèrent envie de piquer un somme et un moment, j'envisageai de m'allonger à côté d'eux et de m'endormir avec eux. Rapidement, l'ancien militaire marmonna dans son sommeil. Allai-je m'endormir aussi ? Mes blocages d'occidental névrosé ne me permirent pas de me laisser aller et midi s'approchant je pensais retourner au village pour me restaurer. Comment allais-je procéder ? Devais-je les réveiller pour les saluer ou plutôt partir en catimini afin de respecter leur sommeil ? Cruel dilemme ! L'un d'entre eux se leva, et j'en profitai...

rishikech10En chemin, je restai longuement absorbé par un groupe de singes qui se poursuivaient et se chamaillaient sur les rochers surplombant le Gange, certains n'hésitant pas à plonger d'une hauteur de 5-6 mètres qui n'aurait pas effrayer mon fiston. Ces bêtes là savaient nager, j'en restai baba.
J'avais donc décidé de quitter Rishikesh et je pris un bus à destination de Dehra Dun où le lendemain, un trajet de dix heures à travers la montagne que je redoutais, devait me conduire à Shimla, capitale de l'Himachal Pradesh. Je remontai vers le nord en direction de l'Himalaya... J'arrivai à Dehra Dun situé à une quarantaine de kilomètres de Rishikesh. J'avais quitté ma chambre à 14H et je pris possession de la nouvelle à 17H. Trois heures en tout pour ce petit bout de chemin...Les longs et fastidieux déplacements commençaient ! Dehra Dun ressemblait à ces innombrables villes indiennes, polluées, bruyantes, grouillantes. Faire 500 mètres à pied, était un véritable parcours du combattant. Il fallait avoir un oeil devant, un derrière et un sur chaque côté et zigzaguer entre les bus, camions, rickshaws, vaches, mendiants et autres. Aussi, je fus admiratif de mon guide (LP) qui connaissait tous les sites dignes d'intérêt dans ces villes quasi anonymes, y compris dans un rayon de 20 kms. Pour ma part, me rendre à 5 kms du centre-ville ma paraissait une expédition extraordinnaire et je laissai de côté d'avance toute visite, me contentant de rester près de mon hôtel et d'attendre l'heure du repas puis du coucher. De toutes façons, il me semblait qu'il n'y avait rien d'autre à faire ici et de plus, je devais quitter cette ville-étape à 5H du matin et donc me coucher tôt.  Ce qui me pesait le plus, étaient le bruit et la pollution. Le maniement du klaxon était un sport national et devait être assurément inclus dans la première leçon dispensée dans les auto-écoles locales. C'était insupportable. Quant à la fumée crachée par les véhicules, il me semblait avaler dès que je mettais le pied dehors, une vingtaine de cigarettes d'un seul coup. Enfin, je me dirigeais vers les montagnes et j'espérais que la pollution de la plaine ne monterait pas si haut.

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