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Journal d'un voyageur du monde
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11 octobre 2002

Anecdote pakistanaise

manikaran4Je commençais à tourner en rond, les possibilités de balade étant limitées. La seule possible (compte tenu du relief trop accidenté et de mes chaussures trop inadaptées) consistait à marcher sur la route vers le haut ou le bas de la vallée. De plus, par manque de condition physique, je m'essouflai vite à 1800 mètres d'altitude. Je déjeunai en compagnie de Ch. Une délicieuse purée maison nappée de fromage et accompagnée par 2 chappatis me régalèrent. Ici, dans n'importe quel bouge au fin fond de l'Himalaya, je pouvais trouver pizzas, spaghettis bolognaises ou nouilles chopsuey sans problème ce qui était loin d'être le cas 25 ans plus tôt comme me le fit remarquer Ch. Les temps avaient changé mais je ne m'en plaignais pas et je me délectai. Ch. continua de me raconter ses anecdotes. L'une d'entre elles me fit froid dans le dos. Il me raconta qu'une fois, au Pakistan, il était dans un bus dont le chauffeur s"endormait. Il s'en était aperçu et s'était, dès lors, solidement arrimé. Inévitablement, le bus se renversa sur le bas-côté. Plus de peur que de mal, il n'y eut que quelques bras et côtes cassés. Toutefois, les flics pakistanais débarquèrent et en guise de constat amiable, fracassèrent à coup de barre à mine le crâne du pauvre chauffeur lui éclatant la cervelle. C'était en 1975. J'espérais en l'écoutant que les méthodes pakistanaises avaient aujourd'hui changées !
Quelquefois, j'avais un peu de mal à croire à toutes ces histoires et je me demandais si Ch. n'était pas un tantinet mégalo sur les bords. Mais il était simple, pas retors pour 2 sous, et je le pensais honnête. Je le soupçonnais par contre d'aimer un peu trop les petits enfants, les petites filles en particulier et du coup, je restais sur ma réserve en ne lui offrant pas une totale amitié.
Pendant ma sieste, je fus réveillé par Ch. qui me cria d'aller me précipiter dans l'atrium dont l'eau était soi-disant délicieusement chaude. J'hésitai mais devant son insistance, je me décidai. Je faillis m'ébouillanter. J'avais l'eau à mi-mollets et je hurlai de douleur. Je faillis renoncer mais j'avisai un broc que j'utilisai en m'aspergeant d'eau froide prise au robinet voisin. La méthode fonctionna et je rentrai entièrement demeurant dans le bassin 2 à 3 minutes. Je sortis à temps. J'étais rouge comme une langouste à point et je commençais à vaciller. Je retournai dans ma chambre où au bout d'à peine 5 minutes, je transpirai à grosses gouttes évacuant sans doute un grand nombre de toxines.
La soirée se termina calmement. Je dînai avec Ch. qui me raconta toujours autant d'anecdotes. Je le testai concernant une éventuelle attirance pour les petits enfants mais je fus rassuré. Tant mieux ! Par contre, il m'apprit qu'en France, il était possesseur d'un Beretta 9mm parabellum, d'un fusil à pompe et d'une 22 long rifle avec 100 cartouches ! Je ne sus pas pourquoi mais je m'en doutais... Son côté baroudeur, sans doute...
En tout cas, il valait mieux l'avoir avec soi que contre soi ! Malgré tout, ce côté beauf tendance facho parfois, fit qu'il ne pourrait certainement pas devenir un pote même si au cours de la discussion, il m'apprit qu'il adorait lire, en particulier des romans d'aventure ou des histoires vraies avec de l'action (évidemment) et que au final, la lecture l'avait sauvé... Je voulus bien le croire.

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