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Journal d'un voyageur du monde
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12 octobre 2002

Police !

Il ne faisait pas beau. Il plut une bonne partie de la journée et le ciel était gris. Je décidai de quitter Manikaran pour Mandi qui devait être pour moi qu'une ville-étape avant de rejoindre Dharamsala. J'avais décidé de faire les quinze premiers kilomètres à pied dans un double but : m'éviter une portion dangereuse de route de montagne en bus et m'offrir une petite randonnée pédestre matinale. Je me levai donc tôt. Il faisait frais et marcher quasiment seul sur la route qui longeait un torrent, fut un vrai régal. J'avalai les 15 kilomètres en 2 heures et quart. Pas si mal avec le sac sur le dos ! Arrivé à Jari, je décidai de prendre un taxi mais je me ravisai et je montai dans un bus. Mais avant que celui-ci ne démarre, un homme assez jeune me dit, de la rue, quelque chose que je ne compris pas. Il me tendit une carte avec sa photo et je lus Police. Un flic en civil ! Il me demanda de descendre du bus et de lui montrer mon passeport. Je m'insurgeai mollement craignant une arnaque. Je descendis du bus et il me conduisit avec un de ses collègues, en civil lui aussi, dans un magasin tout proche. Je lui tendis mon passeport sans le quitter des yeux (le passeport). Il me posa tout un tas de questions. Je savais déjà pour ma part ce qu'il cherchait : de la drogue. Ils allaient être déçus et c'était bien fait pour eux, ces cons. Mais je n'étais pas très fier quand même car on n'était jamais sûr de rien avec les flics d'où qu'ils soient. D'autant que ceux-là me demandèrent de vider mon sac à dos. J'obtempérai de mauvaise grâce sans quitter de l'oeil mes affaires qu'ils tripotaient ainsi que mon fric et mon passeport. Ils finirent par me palper de haut en bas. Cet idiot de flic avait des doutes me concernant, me dit-il. Avec un flair pareil, il était clair qu'il s'était trompé de métier, l'imbécile. Ils s'excusèrent de m'avoir importuné et disparurent (bredouilles, na !), comme ils étaient arrivés. Je m'étais foutu de leurs gueules quand ils m'avaient demandé ma profession. "Acteur de cinéma," avais-je répondu. Ils avaient alors ouvert de gros yeux ronds car là-bas, en Inde, les acteurs sont des dieux ! Connards de flics ! Cet intermède m'avait irrité et je m'éloignai au plus vite de cet endroit où les camés étaient tranquilles comme Baptiste à fumer chilum sur chilum dans les bars et restaurants et où un simple touriste-voyageur comme moi était considéré comme un méchant dealer.
Je fis donc une soixantaine de kilomètres en serrant des fesses (car il pleuvait et la route était glissante) dans un bus sans essuie-glaces et chaussé de pneus lisses qui risquait à tout moment de faire un vol plané dans le torrent en contrebas. Mais j'arrivai finalement à Mandi sain et sauf. Compte tenu du temps pourri, je gardai ma chambre pendant deux bonnes heures en regardant du foot à la télé ! Je m'occupai en fait comme je pus.

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