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Journal d'un voyageur du monde
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28 octobre 2002

Jodhpur, le drôle de type et son chameau

Je décidai de prendre un "turist bus", un luxueux car qui ne s'arrêtait pas partout et qui ne prenait pas plus de monde qu'il n'y avait de siège. Effectivement, le trajet fut agréable même s'il fut effectué en 6 heures 30 au lieu des 5 prévues. Du coup, je sautai le repas de midi et comme à chaque fois que je sautais un repas, je fatiguais, je devenais nerveux, irritable et sous pression. Après m'être légèrement échauffé avec un chauffeur d'auto-rickshaws qui m'avait carrément sauté dessus à ma descente du bus et qui avait essayé de me rouler dans la farine, je débarquai à l'hôtel que j'avais choisi, malheureusement complet. Pour corser le tout, un individu traînant dans cet hôtel, entreprit de me faire l'article prétendant être le patron d'une guesthouse dans la vieille ville. Je déclinai son offre argumentant que rien ne m'assurait qu'il était le patron de la-dite guesthouse et qu'il pouvait n'être qu'un rabatteur qui toucherait au passage sa commission sur mon dos. Il le prit mal et s'offusqua arguant que quelquechose ne tournait pas rond chez nous, les occidentaux. C'était la goutte qu'il ne fallait pas verser et le vase déborda. Je lui balançai dans la figure que si certains de ses compatriotes arrêtaient de nous prendre pour des pigeons et des portefeuilles ambulants, peut-être qu'alors, nous les occidentaux, serions moins sur nos gardes et plus confiants. L'argument sembla le convaincre car il se calma et je le laissai là pour aller me poser ailleurs. Il faisait très chaud et la chaleur m'accablait. On sentait que le désert n'était pas loin. J'avais prévu de consacrer la journée de demain à la visite de Jodhpur mais comme la ville était bruyante et polluée, je pensais finalement rester qu'une matinée pour visiter la citadelle. J'avais en fait, de plus en plus de mal à supporter les grandes villes indiennes où en plus, j'étais sans cesse harcelé par des chauffeurs d'auto-rickshaws (qui ne supportaient pas de me voir marcher, moi qui adorait la marche !), des rabatteurs plus ou moins louches et des commerçants plus ou moins lourds. Je me consolais en pensant que mon programme à venir ne comportait que 2 grandes métropoles (Agra et Varanasi), les quatre autres étapes prévues (Jaisalmer, Pushkar, Orrcha et Khajuraho) n'étant que des petites bourgades. Je déjeunai vers 15H et je restai à l'hôtel pour cause de chaleur et de fatigue. Je dînai le soir au restaurant de l'hôtel en compagnie d'un drôle de type. C'était un indien de Goa, d'origine portugaise donc. Il terminait un périple à moto de 10 mois à travers l'Inde. Il en avait fait tout le tour. Il avait fait une partie du voyage (2 mois) avec une Rennaise bien qu'étant marié lui-même avec une israélienne qui vivait, elle, dans son pays. Je le trouvais sympathique mais quelque peu allumé. Il m'avoua qu'il avait 28 ans. Je lui en donnais 40 ! Il carburait au cannabis et à l'opium mais pour l'heure il avait enfilé 8 bières soit 8 fois 65cl à 8° et il était bien bourré. Mais il tenait le coup et je l'accompagnai pendant une bière et demi mais pas plus. Je pensais qu'il ne devait pas être heureux en Inde et je le lui dis. Il le reconnut m'affirmant, qu'étant chrétien, il se sentait plus proche des occidentaux et se sentait donc comme marginal avec ses compatriotes hindous. Il était musicien, guitariste et il venait d'acheter un chameau et sa carriole pour 250 € ! Nous discutâmes de 18H30 à 21H30 et j'eus un peu de mal à m'en défaire. Néanmoins, il réussit à se lever, tituba légèrement et il disparut sur le trottoir encombré de Jodhpur.

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