"My name is Georges W.Bush..."

La chaleur associée à un vent chaud du désert avaient créé une atmosphère étouffante et je dormis très mal délaissant malgré tout le Stilnox car il ne fallait pas abuser de ces petites bêtes là. Je passai la matinée à déambuler dans les ruelles de Jaisalmer.

Cette ville était vraiment superbe avec ses murs ocre-jaune. Un grand nombre de maisons et d'havelis était finement décoré et sculpté. C'était un régal pour l'oeil de musarder à l'ombre du dédale de ruelles pavées. Le GDR, feuilleté dans une échoppe, affirmait que c'était sa ville préférée du Rajasthan (avec Udaipur). Pour ma part si je tombais d'accord avec lui sur l'indéniable cachet de cette "Carcassonne du désert", j'étais plutôt désappointé par l'ambiance mercantile et touristique du lieu. Des cohortes de touristes en majorité indiens arpentaient les rues caméscopes en main et du coup, aucune vibration particulière ne se dégageait de ce lieu superbe. Cette ville était (comme beaucoup d'endroits maintenant de par le monde) une espèce de musée vivant en plein air, une sorte de gros bonbon jaune et sucré. Je devenais en tout les cas de plus en plus difficile et je n'y pouvais rien. Après tout, ce n'était pas ma faute si les innombrables dialogues que les indiens entamaient avec moi toujours de façon courtoise et chaleureuse, se transformaient rapidement et inéluctablement en propositions commerciales. A la longue, c'était fatiguant et énervant et il m'arrivait parfois de me moquer d'eux gentiment. Mais, même de cette réaction, ils se moquaient, habitués qu'ils étaient à côtoyer des milliers d'étrangers chaque année. Ainsi, et en particulier à l'adresse des enfants qui me collaient aux basques, je répondais à leurs traditionnelles questions ("What is your name" ? et "Where do you come from" ?) par un : "My name is Georges W. Bush and I come from Japan". Certains gobaient le tout, d'autres, plus fines mouches, se demandaient si je n'étais pas un peu fêlé. Dans mon malheur, j'avais de la chance car l'année 2002 était une année noire pour le tourisme indien car en temps normal les chambres de Jaisalmer ne mettaient qu'une heure à se remplir. Pour l'heure, un grand nombre d'hôtels, guesthouses et de magnifiques vieilles demeures comme les "havelis" étaient vides et offraient des prix dérisoires. J'aurais pu même m'installer dans ces demeures mais je préférais mon petit hôtel rustique et sa magnifique terrasse face à l'ouest. Il faisait 42° à l'ombre et je fus donc condamné à une sieste forcée entre 13H et 16H.

En fin d'après-midi, j'allai à l'extérieur de la citadelle, sur un promontoire, d'où je profitais d'une vue superbe et imprenable sur Jaisalmer et le désert avec bientôt, le coucher de soleil. Pour finir, je dînai sur ma superbe terrasse un copieux "vegetable chowmein". Il faisait doux et je me sentais bien. Et comme je n'avais pas envie de rejoindre trop rapidement ma chambre surchauffée, je grimpai sur une petite plateforme aménagée où je m'allongeai sur un tapis et des coussins et, le nez dans les étoiles je commandai... un lassi à la banane. Humm !!!