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Journal d'un voyageur du monde
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1 novembre 2002

Esmeralda

J'avais décidé de m'offrir un safari à dos de chameau dans le désert. Je partais dès le lendemain pour 3 jours et 2 nuits en compagnie de six autres personnes maxi. Le safari coûtait 60F par jour et comprenait la location du chameau, les couvertures, l'eau et la nourriture. On allait dormir dans les dunes à la belle étoile et cette idée me réjouissait d'avance.
Par ailleurs, j'avais croisé la veille, une femme indienne habillée dans un costume traditionnel rajasthani qui était accompagné d'un homme âgé. Nos regards s'étaient croisés et elle n'avait pas baissé les yeux. Je re tombai sur elle ce matin. Elle et lui (son mari âgé de soixante ans) buvaient un thé assis dans la rue près d'une gargote. Ils insistèrent pour que je les rejoigne. J'hésitai car je m'attendais à être sollicité d'une manière ou d'une autre. En fait non, ils souhaitaient simplement parler et ils m'offrirent un thé. Lui était musicien, elle (40 ans), danseuse. Elle vendait aux touristes, dans la rue, des bijoux et elle voulut m'en offrir un. Je refusai poliment mais je leur offris à mon tour un thé et du coup, le vieux père m'offrit un coca. J'étais confus de les avoir un court instant suspectés et nous bavardâmes tant bien que mal. Ils vivaient sous une tente rajasthani à dix minutes à pied de Jaisalmer et ils insistèrent pour que j'aille dans leur tente, la femme souhaitant danser pour moi. Ils me fixèrent donc un rendez-vous pour 16H. Je ne sus que faire. Je craignais, en fait, d'avoir au final à payer la prestation mais j'étais, somme toute, intrigué et j'avais envie de pousser l'expérience pour savoir si leur offre était sincère et dépourvue d'arrières-pensées mercantiles. En fait, après ma sieste, je n'étais plus très sûr de vouloir me rendre sous leur tente car je ne pensais pas qu'elle souhaitait simplement danser pour mes beaux yeux. Aussi, au lieu de rendez-vous et avant de les suivre, je leur demandai s'ils envisageaient de me réclamer de l'argent à l'issue du "spectacle". Ils me répondirent que ce n'était pas un problème et que je pourrai donner ce que je voulais, réponse classique. Aussi, je déclinai l'invitation non pas tant parce que j'aurai à sortir quelques roupies mais parce que, tout bien réfléchi, je me vis mal tout seul sous leur tente avec ce couple, lui jouant d'un instrument bizarre, elle, dansant rien que pour moi. Je sentis qu'ils étaient déçus mais comme je venais de payer un coca au vieux père comme il m'en avait payé un le matin, nous étions quitte. Et je retournai sur ma terrasse pour le fabuleux et traditionnel coucher de soleil sur les remparts de Jaisalmer.

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