Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'un voyageur du monde
Archives
Derniers commentaires
8 novembre 2002

Villégiature et imagination

Je commençais à prendre un rythme de villégiature et cela me convenait bien pour le moment. En fait, je n'éprouvais pas le besoin de sortir me promener et du coup, je traînai longtemps à ma guesthouse soit sur ma terrasse privative à l'ombre, soit sur l'autre terrasse à l'ombre d'un grand arbre et du chèvrefeuille. Je bullai à diverses occupations et c'était comme si j'étais en vacances et non en voyage (!). Du coup, je n'avais pas l'impression d'avoir à remplir ma journée ni de tourner en rond et le temps s'écoulait rapidement. Par moments, je sortais en ville faire une course, puis je rentrais at home. C'était un autre rythme plus cool et le lieu se prêtait bien à cela. Si cela devait durer ainsi, je pourrai sans conteste tenir dix jours à Puskhar en attendant la fameuse foire aux chameaux, d'autant que j'avais sympathisé avec Christophe, mon voisin de chambre et Yahil, une jeune israélienne et nous passions beaucoup de temps à discuter en terrasse. C'était agréable.

pushkar16

Au cours de l'après-midi, j'allai repérer les lieux du champ de foire. Il s'agissait d'une vaste esplanade de deux kilomètres sur deux, peut-être plus. Ce terrain vague fait de sable et de terre poussièreuse était en plein soleil. Au nord-est, on trouvait l'emplacement des buffles et des vaches, au sud celui des chevaux, magnifiques, et à l'ouest, celui des chameaux. Diverses échoppes étaient déjà montées et de nombreuses caravanes venant de tout le Rajasthan et au delà, commençaient déjà à arriver. Des familles entières faites de femmes, d'enfants, de vieillards, de paysans et leurs bétails étaient déjà installés près de leurs carrioles tirées soit par un buffle soit par un chameau. Ils dormaient, mangeaient, déféquaient et faisaient leur business là, en plein soleil pendant une dizaine de jours. La plupart étaient des éleveurs. C'était déjà impressionnant et j'imaginais déjà cette vaste étendue noire de monde et d'animaux au plus fort de la foire. J'appris que la foire et la vente des animaux avait lieu avant le 16 novembre (date officielle du début de la foire de Pushkar 2002) et qu'à partir du 16, c'était plutôt diverses festivités qui débutaient (animations diverses, spectacles de marionettes, fête foraine, courses de chameaux, etc...). Au coucher du soleil, l'endroit devenait surréaliste et j'imaginais déjà ce vaste terrain, au coeur de la fête qui ne tarderait pas à se transformer en vaste terrain d'immondices. Déjà, l'esplanade était jonchée de détritus de toutes sortes et hommes et bêtes déféquaient un peu partout. Tout cela allait probablement prendre des proportions dantesques. En 1998, 200.000 personnes étaient venues à la foire et on en attendait beaucoup plus en cette année 2002. J'imaginais donc que cela allait vite devenir insupportable et je prévoyais déjà de quitter Puskhar avant la fin officielle des festivités. J'imaginais aussi cet endroit la nuit où une multitude de feux de camp viendraient illuminer le désert et où des milliers d'êtres humains se raconteraient des histoires, plaisanteraient et chanteraient comme leurs ancêtres le firent des dizaines et des dizaines d'années avant eux.
Je passai la soirée sur le toit de la guesthouse en compagnie de Yahil et d'un couple de trentenaires israéliens nouvellement arrivés. Autour d'une bouteille de whisky et jusqu'à minuit, je les écoutai parler des problèmes d'Israël, conversation intéressante et émouvante parfois.

Publicité
Commentaires
Journal d'un voyageur du monde
Publicité
Publicité