Merveille du monde : le Taj Mahal !

J'avais dormi comme un tronc pour une fois, dans un endroit vraiment calme et cela me fit du bien. J'allai à 40 kms d'Agra pour visiter Fatehpur Sikri, une "ville-fantôme" fortifiée datant de l'époque moghole. Je visitai en premier la mosquée Jama Masjid, magnifique bâtiment de grès rouge bien plus beau, je trouvais, que la mosquée de Delhi. Il me fallut déployer un trésor de patience et de contenance polie pour me débarrasser de vrais faux-étudiants guides très, très lourds qui au final (j'avais eu raison de tenir bon et de refuser leur compagnie) souhaitaient uniquement m'attirer dans leurs magasins. Ce fut vraiment pénible mais je tins bon. Avant d'entrer dans la mosquée, j'avais eu la surprise de tomber sur un exhibitionniste un brin fêlé qui, assis sur les marches une main sur ses parties intimes, soulevait cette main tout en vous interpellant, laissant apparaître ainsi ses bijoux de famille qui pendaient à l'air libre à travers un vaste trou découpé dans son pantalon. Un merveilleux spectacle ! Avant de pénétrer dans la ville-fantôme, j'allai me sustenter d'un thali, tendu et angoissé à l'idée de subir une nouvelle intoxication alimentaire. La vieille cité était un vaste ensemble de palais, bâtiments et écuries, tous de grès rouge. L'ensemble architectural était monotone et je préférais largement le très vieille cité d'Hampi avec ses vieux temples ciselés et magnifiques. Mais bon, l'endroit était tranquille et, situé sur un promontoire, on bénéficiait d'une belle et large vue sur les plaines fertiles qui s'étendaient jusqu'à l'horizon. Je quittai cette ville désertée sans grand intérêt finalement et je rejoignis Agra où je me fis déposer près du Taj Mahal, histoire de repérer les lieux pour le lendemain. L'entrée était chère (120F) mais heureux mortel, aujourd'hui était une sorte de journée du patrimoine et l'entrée était gratuite ! Tant mieux ! Et je me réjouissais déjà de pouvoir prendre mon temps, assister au coucher du soleil sur le Taj et éventuellement, revenir le lendemain à l'aube pour le lever, moment privilégié pendant lequel il n'y avait personne. Et ce fut le CHOC !!! J'avais beau l'avoir vu et revu à la télévision, en photos, sur des cartes postales, j'étais abasourdi.

Cette espèce de baba au rhum blanc coiffé d'une boule de glace à la vanille était une pure merveille et comme il me semblait n'avoir pas vu encore les six autres, je le plaçai d'office en tête du palmarès. C'était à couper le souffle. On l'aurait volontiers croquer à pleine dents.

Du coup, j'en fis le tour et le tour attendant que son marbre blanc soit embrasé par les rayons du soleil couchant. Je remis la visite de l'intérieur au lendemain compte tenu de l'affluence énorme qu'il y avait (gratuité de l'entrée oblige) et je comptais venir à l'aube pour le savourer à moi tout seul. La face nord du Taj était situé sur la rive d'un fleuve alluvionnaire qui ressemblait à s'y méprendre à un égout à ciel ouvert. Le soleil se couchait et à l'est, la pleine lune se levait. C'était magique. Et je continuai à tourner en rond (pour une fois volontairement) et j'y pris un immense plaisir. Dans un petit coin discret de ce vaste ensemble, un panneau lumineux indiquait des indices de niveaux de pollution de l'air car des efforts importants étaient entrepris pour limiter la pollution et ses effets néfastes et afin donc, de contribuer à la bonne sauvegarde du Taj Mahal. Il y avait 3 indices avec leurs limites maximum à ne pas dépasser : le So2 était à 3 pour une limite de 30, le Nox s'étalonnait à 42,22 pour une limite de 30 et le S.P.M se chiffrait, quant à lui, à 561,66 pour une limite maxi de 100. J'étais bien content du So2 mais je ne préférais pas savoir ce que signifiait exactement le Nox et le S.P.M...

La nuit tombait et je m'installai face à la face ouest du Taj. Derrière lui, la pleine lune déjà haute luisait et le décor était féérique. Faute de flash, je ne pus malheureusement pas l'immortaliser. Aussi, je restai là, longtemps, à le contempler ébloui et ému par tant de beauté. Je quittai le Taj dans la nuit maintenant bien installée et pour clore cette bonne journée, je découvris un petit restaurant qui ne payait pas de mine mais qui était chaudement recommandé par le LP, le GDR et bon nombre de voyageurs du monde qui passaient dans le coin. Je me délectai d'un "malai kofta" avec son riz et son "garlic nan" et je finis avec un délicieux lassi à la banane (le tout : 9F). Du même coup, j'étais réconcilié avec la cuisine indienne et ses restaurants.