Rafael

Rafael décida de m'accompagner dans la montagne en direction d'une cascade sympa mais payante et bondée de touristes. La montagne était son lieu de vie, de prédilection. Il y ramassait son bois et cueillait ses fruits qu'il vendait au marché pour survivre. C'était un homme attachant, simple, fier, intelligent, drôle, humble et terriblement pauvre. Il se baigna avec moi et me conta tout un tas d'histoires que je ne compris pas toutes. Il me délivra également un grand nombre de "secrets" sur la faune et la flore (arbre qui étanchait la soif, plante qui servait de savon, plantes médicinales). C'était un homme usé, fatigué, malade assurément et également affamé. Mais il ne se plaignait pas et ne demandait rien. Il décida de ne mettre ses nouvelles chaussures offertes par Richard que pour les grandes occasions (hôpital, enterrement, etc...). Il ne voulait surtout pas les abîmer dans la montagne où il marchait des heures et des heures avec de vieilles tongues archi-usées et toutes déglinguées. Cet homme représentait Cuba, la réalité cubaine. Il n'avait rien à voir avec ces "jineteros" et "jineteras" rompus aux arnaques touristiques. Il n'avait rien à voir non plus avec ces hôtes de "casas particulares", certes souriants, avenants et au final sympathiques, mais pour qui le commerce et les dollars restaient sous-jacents...
J'étais maintenant dans une nouvelle casa particular, superbe, une maison coloniale immense avec une énorme grande pièce à vivre dotée de nombreux vieux meubles typiques. Il y avait également un énorme patio en "U", bordé de vastes chambres. Vraiment le plus beau lieu que j'occupai jusqu'alors mais pas la meilleure bouffe même si ce n'était pas mauvais. Je me sentais bien ici.