Réflexion métaphysique

La mésaventure de la veille m'avait vraiment refroidi et le coeur n'y était pas. Malheureusement, comme j'avais changé un peu d'argent hier et comme il n'était pas possible de changer son fric gambien à la sortie du territoire, je me retrouvais coincé encore une journée ici, le temps pour moi, de dépenser mon pognon. Mais comme par ailleurs, je n'en avais pas beaucoup à dépenser, je ne pouvais pas faire grand-chose, ni même louer un vélo ou un scoot comme je l'avais envisagé la veille.

La journée risquait d'être longue. Je tuai le temps la matinée en allant dans le centre de Banjul, sans intérêt comme je l'avais bien imaginé. J'attendis donc l'heure du déjeuner suivie de celle de la sieste et je verrais bien après. L'après-midi évidemment allait être longuette. Je fis la même balade que le jour de mon arrivée mais en sens inverse (ça me changea !). Il y avait des fois où je me demandais ce que je faisais là et quel était le sens de tout ça. Bon, je me consolais en me disant que je pourrais être à l'usine ou derrière un bureau tous les jours puis avachi dans un canapé devant la télé, le tout avec froid, pluie et grisaille au dehors. Par chance, mon "studio" et la guesthouse avec son petit jardin et sa terrasse surplombant la mer, était un havre de paix bien agréable. Une surprise m'arriva en fin de soirée, la jeune sénégalaise rencontrée la veille, venant me rendre visite à la guesthouse. Je passai une petite partie de la soirée à papoter avec elle, malgré mes réticences, car je la touvais physiquement très jeune. Elle m'affirma qu'elle avait 20 ans (un de plus que la veille !) et elle sembla sincère. Mais méfiance, je craignais un piège tendu par elle et d'autres éventuels complices comme le jeune énervé de la plage.